Mais ce mardi, l'envie me démange. Je propose à Zoltan de descendre à Mutzig pour aller à la bibliothèque, située à tout juste 10 km. Le temps est brumeux et une fine bruine tombe, rien de bien méchant, en tout cas pas de quoi nous décourager. Zoltan effectue seul les 1500 premiers mètres sur le chemin qui nous amène à la gare de Mollkirch puis je l'attache au
followme (je ne me lasse pas de la rapidité de l'opération accrochage/décrochage !) pour prendre la route, assez dangereuse et de toute manière trop longue pour ses petites jambes. L'aller se passe relativement bien même si mes jambes ressentent les petites bosses et le "chargement" qui avoisine tout de même les 30 kilos :
- zoltan : 17kg
- followme : 4 kg
- vélo de zoltan : 8kg

Ajoutez à cela les chocolats de noël et le fait que je n'ai pas fait réellement d'exercice depuis deux mois et vous comprendrez que je suis heureux d'arriver, en nage, à Mutzig 40 minutes plus tard : 15 km/h ce n'est pas si mal ! En nage car bien évidemment je me suis trop couvert ; je bénis tout de même
mon bandeau qui protège les oreilles sans avoir trop chaud à la tête,
mes gants, et
mes chaussettes de ski ultra chaudes et confortables.
Après une heure de repos à lire, à bouquiner et à reprendre des forces, il est déjà l'heure de repartir si on ne veut pas se faire rattraper par la nuit. Et c'est la que ça fait mal. Je ne sais pas si ce sont les bosses, le vent, la fatigue de la fin de journée,... mais force est de constater que je me traîne et que je n'avance pas ; Zoltan ne s'en soucie guère et pédale en dilettante à l'arrière. Nous faisons une pause providentielle au point coop de Dinsheim pour faire deux-trois courses, et c'est reparti ! Mes jambes me font souffrir, j'ai le souffle court, mais j'appuie comme un forcené sur les pédales... il fait bientôt nuit et je n'ai pas de lumière, pas de gilet fluo... (Vous pouvez m'inonder de commentaires me disant que je suis irresponsable !)
Justement, une voiture de gendarmerie me double et me le fait gentiement remarquer... nous sommes à 500m du Floessplatz, je leur promets de m'équiper la prochaine fois et il me laissent filer : de toute manière, s'ils avaient pris le temps de s'arrêter et de me verbaliser... il aurait fait tout à fait nuit ; et là les derniers mètres auraient été d'autant plus dangereux !
J'arrive enfin à la maison. Si vous faites le calcul : près d'une heure et demi de transport pour une heure à la bibliothèque, ce n'est pas fameux mais mon heure et demi de vélo m'ont apporté 100 fois plus de plaisir que 20 minutes en voiture,... sans compter les quasi 10kg de CO2 qu'aurait rejetés le vieux trafic (de mon association) sur ce parcours !
Je suis épuisé mais heureux. J'ai repris le vélo après la trêve hivernale et compte bien ne pas le laisser moisir longtemps au garage : il fait jour de plus en plus tôt ; je vais pouvoir aller chercher le pain le matin à Urmatt (4km) !